Jour 48

Je reprends mes pérégrinations même si la souffrance prend une nouvelle tournure, elle est bien là… J’ai parlée de "ravissement", il m’en reste bien peu pour aujourd’hui… Ne noircissons rien, le fait de vivre une absence de pensées mortifères, soulage l’intelligence, le cœur et le corps! Les jours passent et elles ne reviennent toujours pas! En fait, elles sont pratiquement disparu!!! Je peux même les contempler volontairement et ne pas me sentir particulièrement concernée!!! La vie humaine n’a définitivement pas plus sens métaphysique qu'avant mais, peu importe, mon expérience de cette vie, même avec la douleur, ne me semble pas dévalorisée!!!

Le constat est presque brutal pour quelqu’un comme moi! Pourtant, je ne souffre pas d’un enthousiasme fondamental, comme s’il m’aurait semblé important, voire nécessaire pour une telle résolution!!! Je me cherche encore des poux! Ma nature profonde est de chercher des conclusions négatives!!!! Line doit approuver! J’aurais voulu une raison de célébrer  et de cela, je me sens un peu… Peu importe, « Mouve on! » Comme qui dise!!! La vie reprend son droit ordinaire à n’être brutalement qu’ordinaire! Je ne perçois même pas, non plus, d’essoufflement narcissique comme dirait un… Comme dirais…Au revoir prof Forgette!!!

À mesure que  la vie s’installe, plusieurs résolutions internes s’installent aussi mais, doucement, naturellement et ce malgré la douleur! Et en se sens l’idée de la pompe intrathécale aussi!!! Je peux envisagé sans mon esprit l’expérience de la ponction lombaire!!! Qu’elle changement mais, sans gloire… Il ne s’agit vraiment pas d’une victoire de l’esprit sur la matière, un an de thérapie n’y avait rien changé, et maintenant, une pilule, un médicament a simplement résolu la question!!! Vive l’industrie pharmaceutique!!!

Jour 47

Que la vie s’installe… J’aborde la question d’une drôle de façon… C’est difficile à imaginer ou a comprendre, les seuls moment ou j’e n’ai pas eu de pensées mortifères dans ma vie, c’est lors de 18 mois de prise d’EFFEXOR un anti-dépresseur de 3^e génération, c’était il y a maintenant 3 ans… Et maintenant, un peu avec la même éclatance, le ZYPREXA m’enlève pratiquement toutes ces pensées… Je ne suis pas encore certain de ce que cela peut vouloir dire dans ma vie mais, j’expérimente une forme de ravissement! Une légère euphorie s’installe!!!

Je cherche quelques choses d’anormal, quelques choses de quasiment intime me manque! Cette proximité avec de noir réflexion m’a imposée un manière de voire la vie, de vivre ma vie dont les fondements viennent de disparaître!!! Je ne peux que me répéter, je dois laisser du temps au temps pour que la vie s’installe…Je ressens aussi une forme de débordement intérieur, qui voudrait se répandre mais n’a pas encore de forme concrète… Je voudrais devancer la vie!

Jour 46

La douleur sans les pensées mortifères semble simplement moins souffrante! J’ignore comment tous cela va influer sur la rédaction de ce blog!!! Je ne perdrai probablement pas le goût d’écrire mais, la souffrance, elle, ne me semble plus la même… La douleur par son côté répétitif, me rattrapera sûrement, il me faut simplement profiter de cet accalmie mortifère! Il me faut rester confiant et espérer que mes noires pensées ne reviendront pas!!!

La marche est haute, j’ai presque peine à l’imaginer. Les médicaments finissent toujours par être dépassé, par la douleur, par le temps… C’est l’accoutumance, accoutumance aux drogues mais bizarrement  à l’inverse c’est aussi une forme d’accoutumance à la douleur… Le soulagement s’use toujours, éventuellement…

Le soulagement s’use, la douleur use, c’est une simple réalité de la vie… Bien trop réel… Pour un  constructiviste, anti-réaliste, l’admission est, elle, difficile! C’est certain qu’il y a une grande différence entre l’ordre des sens et l’ordre de la connaissance mais, pourtant!!! Toute ma vie, j’ai été préoccupé par les questions qui concernaient le sens de l’existence, le sens des choses, mais surtout, le sens même de mon existence… Je réalise maintenant que j’ai été victime d’une longue maladie mentale de plus de trente ans!

J’ai été diagnostiqué avec le contre plaqué à l’age de 16, depuis ce questionnement sur la vacuité de l’existence à toujours été présent! Non en fait, avant aussi, j’ai très peu de souvenir d’avant mais, je sais… Plus de trente ans de dépressions, c’est incroyable de le réaliser maintenant! J’en suis au pire de mon existence et pourtant par la médication, je réalise que je n’aurais jamais dû me questionner sur le sens de la vie, de ma vie… C’est aussi un soulagement… Je ne réalise pas complètement… Il faut sûrement que la vie s’installe, c’est un drôle de sentiment...

Jour 45

Mes publications se font plus rare... La douleur est toujours, la même, rien n'a changé mais, mes pensées mortifères sont pratiquement disparues! Un dernier rajustement de mes médicaments les a fait s’évanouir!!! La médecine et sa pharmacopée sont épatantes!  Comment une vie dépourvue de tout sens peu redevenir magiquement viable, vivable sans que rien ne change… Tout demeure pareil, ma douleur n’a objectivement pas changé mais, me revoilà prêt à poursuivre cet incongru combat!!!

Pour quelqu’un qui toute sa vie s’est préoccupée du sens de l’existence, j’accuse un dur coup… La vie n’a pas plus de sens qu’avant mais, elle est acceptable, malgré tous ses désagréments… Sans que cela ne demande aucun effort particulier ou aucune implication personnel démesuré!!! Le sens qui se donne au bout du bras, dans un simple comprimé…

En fait la vie n’a probablement pas besoin de sens, elle a simplement besoin d’être vécu, il n’y a que moi qui ne l’avais jamais réalisé ou accepté ou compris… Je suis certain que mon histoire a été bien remplit, pourtant avoir compris cela avant… Et puis non, je retourne dans une veine dépressive… Je n’ai pas besoin de chercher bien longtemps, je suis certain que les pensées mortifères ne sont pas loin!

Jour 44

À mesure que les jours passent, l’idée que je pourrais avoir une ponction lombaire des mains du Dr Popovec ne m’apparaît plus comme une impossibilité... Le fait de lui avoir demandé pour l’effectuer semble avoir donner une réalité positive à l’événement traumatisant. Depuis, j’envisage l’opération de manière presque sereine… Je me demande même à quant l’effet de recul par rapport à ce changement si subit!!! Non, il ne faut pas exagéré, je ne suis pas guérie de ma phobie des aiguilles, des grosses piqûres…

Jour 43

En zappant à la télé, je suis tombé sur une musicographie de Dédé Fortin, on sait comment ça fini, suicide, pourtant j’ai pleuré à la fin… Le truc qui me touchait, c’est ce contact  avec l’épais non sens des douleurs de l’existence… Qu’elles soient physiques ou émotionnelles n’y change pas grand-chose… Il n’y a pas beaucoup d’alternative

Le tout devient une question de moyens… C’est temps-ci, les média nous montre que même un médecin n’est pas bien formé sur la question… Du lave-glace… Un appareil électrique dans le bain… Une injection de coke dans la queue… Un problème pour un phobique des aiguilles! Ou pour les gens qui découvrent les corps! Sauter en bas d’un pont!!! Je connais quelqu'un qu'il l'a tenté, Did, trois fractures de la colonne... Contrairement à mes réflexes  premiers, je n’ai même pas encore fait de recherche exhaustive sur la question… Mieux vaut ne pas trop se la poser… 

Il passait un dialogue de Govreau à la radio "soi tu jongles, soi tu travailles…" Il aurait pu ajouter pour l'époque avoir des idées noires, c’est péché, pourtant… C'était pas son genre, j'imagine... En fait, je suis chanceux d’avoir trouvé la bonne pharmacopée! Les pensées mortifères, quels soient moralement justifiable ou non, n’y change rien, elles sont insupportables!!!

Évidemment, j’ai rencontré le docteur Popovec…Elle faisait peine à voire! Elle a un problème de hanche qui se détériore et qu'elle n'a pas traité… Çà c’est bien passé, évidement, les professionnels… Elle n’a pas oublié! Mais bon, sa douleur est sûrement aussi importante que la mienne, d’une étrange manière, cela compte dans l’équation!!! Elle semblait comprendre lorsque je parlais de mon irrationnel terreur d’une ponction lombaire!!!

Jour 42

J’ai eu un rendez-vous avec le docteur Popovec (anesthésiste) pour la semaine prochaine… Je vie de l’anxiété, lors de ma dernière consultation, elle m’a montré la porte… Je lui avais abusivement attribué une responsabilité accessoire dans ma douleur à 9… Une question autour d’infusions de Lidocaine qu’elle m’administrait et qui sont maintenant inefficace…

J’ai besoin de nouvelle prescription pour tenter de minimiser ma dépendance envers le cannabis… Je veux aussi lui demander d’être celle qui me fera la ponction lombaire pour le test en vue de l’installation de la pompe… Elle a les meilleures mains de piqueuse! C’est un pré requis pour être une anesthésiste!!!

Comme je l’ai déjà dit, j’ai un an devant moi avant ce foutu test, il faut trouver une manière avec les psychologues de me désensibiliser, de désamorcer la terreur que cette « grosse piqûre »  m’inspire! Çà fait déjà un an que je rencontre une psychologue et je n’ai pourtant pas avancé d’un poil par rapport à cette question!!!

Elle me soulignait par ailleurs que j’avais toujours prôné la préservation du lien avec les autres être humain comme valeur cardinale! Dans cette logique je devrais me faire installer la pompe pour me permettre de conserver mes liens avec les autres qui sont repoussé et que je repousse avec la douleur! Par les temps qui courent, ma foie vacille! Je voudrais pouvoir m’installer à la campagne, en forêt, isolé du monde pour vivre ma douleur en silence, loin de toute agression!!!

Jour 41

Je commence en acceptant l’invitation de Josée, une fidèle membre… Merci! Tes efforts pour apporter du support à ce souffrant sont émouvant à tous égards! Encore merci!!! J’hésiterai cependant avant de publier cette entrée dans le journal… Non que les remerciements ne soient pas sincères… Mais, ce sont les conséquences de mon acceptation... Continuer à considérer l’option de la pompe malgré le fait qu’intérieurement, tout me dit non!!! Comme le dit Dr Gamsa, je suis ambivalent, ma non fermeture constitue ma seule  garantie, j’ignore encore pourquoi je persévère dans cette voie! La douleur… Je ne sais plus…

Jour 40

J’ai été irrégulier dans la publication de ce blog, plusieurs raisons post-travaux de rénovation de mon appartement, des problèmes informatiques mais, aussi, le fait que je trouve parfois mortifère la rédaction de ce Journal …D’un côté, la médication me permet de fuirent ces pensées ou du moins, mon esprit peut les éviter… Elles ne disparaissent pas, leurs présences s’atténuent, c’est ainsi que de porter ma réflexion du côté de la souffrance, me ramène facilement vers le mortifère!!!

Le lieu commun serrait de dire que souffrir doit rimer avec grandir mais, c’est faux! La souffrance pendant qu’elle dure, n’apporte rien! Peut-être lorsqu’elle s’arrête mais, bon… La question serait de savoir ce que je peux faire avec cette maudite douleur, avec la souffrance… Je dois envisager l’exercice de partager mon expérience (mes souffrances) comme quelques choses de moins marquer, je ne deviendrai jamais plus « positif », c’est certain! Mais, je dois rendre le contenu de mes pensées plus sereines…

Je redoute ma rencontre du 21 avec la neurochirurgienne! La seule pensée de l’aiguille dans ma colonne et je deviens mal! En fait. je n’arrive même pas à visualiser l’aiguille qui pénètre la colonne!!!

En fait j’ai déjà eu mon rendez-vous… J’ai accepté d’avoir les tests en vue de recevoir la pompe… Ce qui implique une ponction lombaire et l’injection d’un mélange de morphine et de papercaine… Mon seul réconfort a été d’apprendre qu’il y avait un an d’attente avant même le test! Vive nôtre système de santé!!!

Il faut absolument que je redevienne plus assidu à la rédaction de ce blog, le chemin va être encore long! Il me faut des espaces pour donner du contenu au temps qui passe, une manière de combattre la plate monotonie de la douleur, de la souffrance!!! Les temps de douleur seront encore long avant l’heure fatale des décisions…

Jour 39

Aujourd’hui, c’est mon 17^e anniversaire d’abstinence d’alcool! Arrêter de boire pourrait sembler assez simple, pourtant ce fut la chose la plus difficile que j’ai fait de ma vie, nonobstant faire face à la douleur des 20 derniers mois!!! En fait, y a-t-il une comparaison possible, deux grandes souffrances qui mon  frapper à des époques différentes de la vie. Les deux, chacun de manière différentes, ont parcouru, traversé, structuré une grande parti de ma vie.

Bizarrement dans cette équation n’entre pas le diagnostique du contre plaqué... Et les multiple deuils, subséquents à la quinzaine de poussés que j’ai vécues pour finalement, devenir progressif secondaire… Un brin de typologie… Non il n’y a pas de compétition, la douleur n'est qu'un des symptômes lié à cette foutue maladie. Elle est, sans contredit, le plus débilitant, obsédant, pour l'instant mais, pas le seul!!!

Jour 38

Ce soir, la douleur est très là, présente, je ne peux l’éviter… La journée fut grise… Le printemps se fait attendre… J’ai passé la journée à l’Université de Montréal, ça m’a laissé songeur face à mon passé, à mes souvenirs… J’ai été un drop-in à l’école et un drop-out dans ma vie affectivo-relationnello-sexuelle! Les pensées mortifères sont parfois difficiles éviter!!!

Je me suis acheté un cahier Claire Fontaine avec un fantasme d’écriture manuscrite. Je me suis buté à un graphe incertain, devenu hasardeux, après moins de 10 lignes! L’ordinateur devient mon seul outil pour écrire!!!

Depuis mon diagnostique de contreplaqué à l'âge de 16 ans, j’ai 43 maintenant, j’ai vécu des centaines, voire des milliers de deuils! On vie un deuil à chaque fois que l’on perd, même momentanément, quelques choses d’intime et ce, au sens le plus large… Lorsqu’on souffre d’une maladie dégénérative du système nerveux central, les pertes sont nombreuses et sont parfois plus difficile à absorber!!!

Il y a différentes étapes à ces deuils et on doit toutes les vivres à chaque fois! Méchant pandémonium au columbarium!!! Je me demande parfois  si ce blog m’aide vraiment! Ce n’est probablement pas sont rôle!!! Le mortifère est toujours là, très près, à la surface de ma conscience et un rien le fait émerger.

Jour 37

Je relisais certaines de mes premières entrées… Je perçois une différence au niveau de la présence et de la pression exercé par les pensées mortifères sur mon état d’esprit! Le fait d’avoir laissé des écrits me permet de me replonger dans mon histoire récente… La médication a son effet, le dosage semble plus approprié…

Rien dans ma condition n’a changé! Ni la douleur, ni même ma perspective quand à ma condition, sinon que je pense simplement moins à l’insignifiant sens de la vie, de ma vie!!!

Je reviens au blog, plusieurs jours de travaux m’ont rendu l’accès à l’ordinateur difficile… C’est pratiquement terminé! Importante amélioration de mon environnement!!!

Jour 36

Je reviens d’un rendez-vous avec mon neurologue… Bonne nouvelle, si ce n’est de la douleur, le contre plaqué n’a pas épaissi! Peu d’évolution dans ma condition, la douleur est un symptôme subjectif qui ne compte pas dans le tableau neurologico-clinique!!!

Je me retrouve le lendemain avec encore plus d’interrogation, la nuit avait le conseil discret, le neuro n’est pas chaud avec l’idée de la pompe… Trop invasif… Questions aussi au niveau du site d’introduction du cathéter et du locus d’action des médicaments dans la pompe, de son efficacité partout dans le corps, finalement!!! Y’a-t-il d’autre cas!

C’est une question absurde qui m’est posé, je dois choisir entre l’avis discordant de deux experts! Je dois faire le choix parce que c’est mon corps, je suis le sujet!!! Mais je ne suis malheureusement pas un sujet bien éclairé! On est loin des lumières en Sacrement!!! Ni le siècle, ni même de la métaphore, Crisse!

J’ai rencontré un ancien collaborateur, près de deux ans après le début de mes souffrances… Les traits de mon visage sont moins durs… La douleur est la même mais… Mon expérience intérieure n’est pas meilleure, je supporte plus sereinement mon état…

PS Laisser moi vos commentaires

Jour 35

J’ai continué à pratiquer cette idée de me mettre dans un état semi méditatif et de tenter d’imaginer mon corps, de m’imaginer, sans douleur… 

J’ai expérimenté un 2 et un 3 de douleur, il y a un peu plus de 2 ans, c’est mon meilleurs soulagement récent… Je ne me rappelle plus de la dernière fois où je n'ai pas ressenti ces fameuses douleurs... Je peux cependant tenter de visualiser mon corps, de m'imaginer sans cette sensation ... Je ne suis pas certain que ce soit l’«imagination» qui se met en action mais, bon, peu importe! Dans L’imaginaire, Jean-Paul Sartre ne lui avait jamais prêté une telle fonction!!! 

J’ai répété l’exercice à plusieurs reprises et je dois avouer que j’expérimente une certaine forme de soulagement… C’est un peu comme soulever, pendant quelques minutes, le côté « brillant » de ma douleur… L'intensité de la sensation ne change pas, c'est toujours 9, mais ma capacité de l'endurer elle, change dans sa nature même...

Jour 34

La douleur fatigue, mes journées commencent relativement tôt 7 :30. La médication m’impose son rythme,  c’est d’ailleurs le meilleur cycle de sommeil que je n’ai jamais eu!!! Je me couche vers 10:30-11 hrs et je me réveil rarement plus d’une fois par nuit! Et pouf ! Par magie 7 :30 du matin, j’ouvre les yeux! Moi qui se réveillait souvent 4 ou 5 fois par nuit! À la différence de la moyenne des ours, je deviens plus neurologiquement dysfonctionnel après 18 hrs…

Les gens qui ont des problèmes de douleurs chroniques ont habituellement des problèmes de sommeil! Qui sait, un meilleur sommeil pourra peut-être apaiser la douleur, on peu toujours rêvé… Non, en fait, je suis toujours contre plaqué!!! Objectivement, je sais que je vais continuer à assister à une évolution plutôt négative de ma condition neurologique… Si la pompe enlève la douleur, est ce qu’il me restera suffisant de fonctionnalité pour toujours justifier de la vie… Sûrement, s’ils veulent me l’installer! C’est néanmoins la seule vrai garantie que j’ai!

J’énonce une telle chose et pourtant, mon esprit est moins porté vers ces pensées mortifères… C'est, malgré tout, moins lourd! Je peux repousser ces pensées, je peux les éviter, ne pas les alimenter… Mais, elles sont toujours là, régulièrement, encore plusieurs fois par jour, je m’efforce à une espèce de jeux de cache-cache avec mon  propre esprit, ma propre vie! C’est l’éloge d’une certaine fuite!!!

Ce qui, pour les prochains jours, va faciliter ma fuite, c’est que des contacteurs en adaptation de mon domicile, débarque en début de semaine prochaine… Après 6 ans… Ce sera une nouvelle manière de fuir la souffrance, dans notre monde, beaucoup de souffrances sont éviter dans  une compulsion dans l’action… Dans mon cas, c’est plutôt rare qu'on investie 20K$ dans mon environnement! Profitons de la distraction, il y a peu de chances pour que cela deviennent compulsif!!!

Jour 33

Je souffre du manque de cannabis... Non, je ne souffre pas de manque mais, de ne pas avoir de soulagement…J’ai beaucoup de difficulté à porter mon attention ailleurs que sur la douleur… L’écriture est lente, pénible, les lettres s’alignent hésitantes… Où sont les mots pour dérouler ma pensée?

Jour 32

Je le disais précédemment, je suis moins sensible aux autres souffrances ou à celle des autres… Ce n’est peut-être pas si vrai… La souffrance à la télévision me touche peu ou du moins, celles au loin… La souffrance des gens que j’aime, elle!

Oui, elle me touche, me dérange mais, c’est bête, la vie continue, ma vie continue… Finalement, l’égocentrisme est nécessaire, salutaire… Je sauve ma  vie, tout autre tâche ou préoccupation est superflue! La survie impose définitivement un mode de vie! Une manière de penser!

Bizarrement, je me ferme les yeux et je tente de m’imaginer sans douleur… Pour autant que cela est possible, j’avais 9 ans, lors de mes premiers souvenirs de douleur aux jambes… Des douleurs somme toutes assez semblables à celles que j’expérimente, maintenant! La différence, l’intensité et la durabilité de l’expérience douloureuse!!!

Quand je me mes dans une telle position, l’effet sur la présence de la douleur est significatif, intéressant… Le côté éclatant… Je vous reviens là-dessus!

Jour 31

J’ai pleuré en me levant ce matin, je pleurs toujours… Tout m’affecte, tout me blesse, les moindres remarques... Je suis remis en cause, c’est une attaque, dès qu’on m’interpelle, je saigne! Je ne fais plus  la différence entre les échardes et les poutres! Sans cesse, la rage retrousse, ressurgi de partout!!!

Je pleurais pour une remarque de ma chérie… C’était une blague qui, pris au sens littéral, m’as paru  abominable et m’a mis dans tous mes états, pendant 5 heures… Maintenant, la fatigue comme contrecoup… Des envolées d’émotion délirante qui me laisse sans moyen… Je suis dans ma meilleure forme physique depuis, longtemps…Et pourtant, mon surcroît d’énergie est complètement consumé par la douleur, par la folie…

J’en suis à me dire qu’il faut que la douleur cesse à tout prix! Christ que le mortifère n’est jamais loin! Pis la pompe, non plus!!!

Jour 12 !!!

La souffrance est comme fixée dans le temps, hier, est à oublier, même  si, il est gravé dans ma chair et demain, je ne veux pas y pensée, c’est  certains! Le futur est noir comme un mur, le passé est rouge comme la chaire!!! En fait, c’est au cœur de l’incarnation qu’on réalise l’absurdité d’un monde spirituel, il n’y a pas d’ailleurs! Vous êtes là! Le soi, en soi et face à soi! La souffrance puissance 3!!!

Il fut un temps, où j’avais encore la possibilité d'accéder par la méditation, à une espèce d'ailleurs psychologique mais, je ne suis plus capable! Mes douleurs neurogènes à 9/10 sont comme un feu brûlant, elles disent perpétuellement à mon cerveau, enlève toi, court, fuis! Mais je reste là, mon esprit n’a plus de répit, je suis là!!! Heidegger parlait de l’être là et bien, voilà! Même les blagues philosophiques perdent de leur saveur, j’ai vraiment le goût de pleurer… Les pensées mortifères ne sont jamais loin!

Jour 30

J’en suis à me demander si, ce journal, ne deviendra pas le récit de mon parcourt vers l’installation d’une pompe intrathécale… Depuis avant-hier où,  dans un sommet de douloureuse souffrance, j’ai envisagé positivement son installation!!! Je ne peux plus, ne veux plus que mon vécu intérieur soit en complet désaccord avec ma perception de ma nature profonde, de ma personnalité! Je suis toujours sur le point d’exploser, la colère d’exister comme souffrant est insistante, exaspérante, à tout moment le volcan menace ou effectivement entre en éruption pour tout détruire!!! Alors que je suis quelqu'un de doux et de paisible...

Je vie de grand envolé de rage intérieure qui sont provoqué par des banalités ou carrément par des interprétations complètement disproportionner ou déraisonnables!!! En plus, mes dysfonctions relationnelles se retrouvent multipliées par 10, par 100!!! Ces dernières années et tout particulièrement ces derniers temps, je me retrouve à avoir exercé une pression abominable sur mes proches sur Line ma bien aimée et sur ma famille…

Je n’y peux pas grand-chose… Et pourtant, je veux et parfois j’arrive à me contrôler mais, à quel prix, d’effort, de fatigue! Et certains jours, j’explose! C’est cela qui est le plus difficile à vivre, ne plus être soi même, ne plus se reconnaître et parfois encore de trop se reconnaître… D’être trop, trop, trop… Même sans pensée mortifère, je n’en peu plus d’exister… La pompe peut-elle être la réponse??? Christ que çà me tente pas pareils!!!

Jour 29

Il y a des moments où la souffrance des autres ne fait que m’effleurer… J’ai maintenant vu, en tant que souffrant, le séisme d’Haïti et son anniversaire. La souffrance des haïtiens touche directement aux conditions de la vie mais, elle touche aussi, à la dignité de la vie…  Il n’y a presque plus de place dans mon esprit, dans mon corps, dans ma vie pour plus de douleur, pour d’autres douleurs… L’empathie ne m’est pratiquement plus accessible…  Quelle souffrance !!!

J’avais toujours eu l’impression d’avoir été à l’écoute, d'être à l'écoute. J’avais acquis cette conviction qu’en partageant mes souffrances, il était possible de m’en alléger… J’en suis venu à, non seulement, ne plus avoir d’écoute pour supporter les autres mais, en plus, à être un poids démesuré pour les autres, pour mes proches…La douleur, douleur, douleur…

Ont parle souvent comme symptômes dépressifs pour la douleur du retrait, de l’isolement. Dans les faits, se n’est pas le souffrant qui s’isole mais bien, son milieu qui tranquillement se coup de lui… La fréquentation de la souffrance est difficile et hasardeuse! Il n’y a aucun reproche envers le non-souffrant, c’est un constat! Les autres doivent se préserver, se protéger! Les gens deviennent normalement, sainement égocentriques, face à la souffrance!

Jour 28

Ce matin, je me lève un peu confus, j’ai envie d’écrire mais, je n’arrive pas à regrouper mes pensées… La douleur est très présente! Dans ces cas là, mieux vaux faire ses activités…  Je termine mon joint, je vais à la douche!!!

Je l’ai pris, appliqué la testostérone, rituel de chaque matin, fait ma routine d’entraînement… L’endorphine est le seul antidouleur vraiment efficace! Pendant l’activité, si elle juste un peu soutenue et c’est pareil pour l’activité sexuelle, la douleur disparaît ou est remplacé par d’autres douleurs, ailleurs… Je me suis même occupé de mes téléphones…

Il seulement 10 heures, je fumes mon deuxième! Quand je repense volontairement aux pensées mortifères ce n’est pas moins douloureux! Le Dr Gamsa m’a introduit à un exercice de « pleine conscience » : phase de relaxation suivie par un discours du genre « accepté votre douleur, ne la rejeté pas, embrassé votre douleur… » Au bout de 15 secondes, je suis ressorti brusquement de mon état semi-méditatif! Je ne voulais absolument pas être là!!!

Les psychologues ont parfois de drôle de solutions pour certaines situations extrêmes, des solutions sommes toutes disproportionnées par rapport à l’objectif! Tenter d’abattre Goliath avec un tire poids! Il semblerait que çà marche pour certains, l’effet placebo probablement… À la limite pourquoi pas une solutions spirituelles! Il me semble que çà fait longtemps que l’on ne m’a pas parler de miracle!!!

Je dois avouer que je commence à examiner de manière plus concrète la question de la pompe intrathecal (jolie mot, non)! Il y a le petit cathéter de plastique dans la colonne et surtout les ponctions lombaires qui vont avec… Il y a aussi la question de ma confiance en la médecine, le côté invasif de la procédure! Trois substances peuvent être mis dans la pompe mais, seulement deux sont approuvée par la FDA! Évidemment, c’est celle qui n’est pas approuvée dont j’ai besoin pour mon type de douleur!!!

Jour 27

Tous les êtres humains connaissent la douleur! La douleur ne se transmute en souffrance que lorsqu’elle devient sans issue, sans horizon! Nous l’avons déjà dit! Mais, la douleur est rarement sans issue, elle est habituellement aiguë et de courte durée. Elle avertie d’un péril éminent ou d’une meurtrissure dont ont doit s’occuper! Si elle reste sans appelle, c'est un handicapant péril ou la mort qui rôde!!! La douleur qui se prolonge, elle, est mauvaise pour la vie et pour la qualité de la vie!!!

La souffrance n’est pas que douleur… Les  maux de l’humain s’expriment par la douleur… C’est l’accumulation de tous ses maux qui rend l’humain souffrant! Qu’il soit question du nombre d’épisode douloureux ou d’insistance, il est toujours question de fréquence, de répétition et de durée! Ce sont aussi les mots de la médecine, de la science, de la modernité!

C’est vrai que nous ne l’avons pas encore réglé ce conflit là! La science, telle qu'on la pratique, n'a pas résolu l'effondrement de sa validité entrainé par la crise de la modernité. Pas de mon vivant, en tous cas!!! La médecine non plus ne le règle pas le sien, la pratique d’un art qui se prévaut de la science! Voilà des préoccupations d’un non-souffrant!!! Des préoccupations d’avant la souffrance quand la douleur n’était qu’une fidèle compagne!

Jour 26

La vie normale reprendra cette semaine, la période des fêtes est terminée! Ce fut sûrement mes meilleurs, presque depuis toujours… Je n’ai jamais eu de bonnes relations avec les fêtes… Cette année, je n’ai pas été trop agressé par des pensées mortifères! Je n’ai pas eu, non plus, de querelles avec mes parents!

Mon état de souffrant et sa médication, m’ont presque permis de faire, ce que je n’avais jamais réussie!!! Bien que la médication participe à ma souffrance, il y a aussi des effets qui m’apporte d’importantes réalisations! Mon âge et mon histoire participe évidement à ces réalisations mais, des composantes des effets des médicaments sont particuliers!

Depuis l’âge de 16ans, âge de mon diagnostique de  contre plaqué, j’ai toujours entretenue des pensées mortifères, pratiquement quotidiennement! Comment pouvais-je savoir que de se poser perpétuellement et continuellement des questions sur le sens de son existence propre, était, anormal!  J’ai expérimenté pendant 18 mois, de juillet 2007  novembre 2009 l’absence, presque magique, de ce questionnement avec la prise d’un antidépresseur en prophylactie de l’interruption d’un traitement antidouleur et donc de l’augmentation de la douleur!!!

Les questions mortifères sont revenues, pressentes, il y a un an, après 6 mois de douleur à 9!!! Quand elles sont revenue, elles étaient plus fortes et encore plus insupportables, pas parce anormale dans la situation, autant qu’inopportunes, qu'inappropriés dans la vie d’un être vivant, même souffrant!!!  J’ai au moins repris un certain contrôle, depuis 2 ou 3 semaines, grâce, cette fois, à un anti-psychotique! Au-delà de la diminution de l’impériosité des pensées mortifères, il a comme une espèce effet secondaire, me donner, me semble-t-il, un esprit plus concentré, plus assuré, plus capable de discriminer, moins en proies à certaine indécision!!!

Je dirais que cet effet secondaire m’apparaît comme quelques choses de nouveau, d’un point de vue expérientiel! Ce qui me permet de ne pas aller vers les pensées mortifères, me permet aussi d’aller vers ce que je veux! Me donnant une forme de contrôle sur moi-même, me laissant moins en proies aux décision impulsive!

Parfois, cela me laisse comme impression que nous avons un certain contrôle sur le contenu conscient de nos pensées mais, très peu sur la forme de nos pensées… La forme de nos pensées ne serait qu’un enrobage chimique… Alors comment s’organise le contenu de nos pesées, de mes pensées!

Jour 25

Je débute un lendemain de veille… Je suis réveillé par l’alarme de feux! Les pensées mortifères sont insistantes… Vérification faite, les peulules du soir sont dans le fond de la dosette… Cette dépendance à la médication, indispensable pour rester en vie mais,… I'm a chemically assisted person! Where can I go!!!